A Châlons sur Vesle, les gabions qui ceinturent le parking et les ganivelles installées autour des zones sableuses sensibles montrent leur utilité depuis le début du printemps. En effet, dans de nombreux secteurs de la grande sablière, le sable nu se voit coloniser tranquillement par diverses plantes. C'est tout l'intérêt de ces infrastructures, lesquelles doivent permettre la revégétalisation du front de sable. La surfréquentation et les usages inadaptés ont effectivement érodé prématurément la sablière ces dernières décennies.
Attendus depuis plusieurs mois, les travaux de mise en défens de l'affleurement sableux ont commencé lundi dernier. Ils consistent à la réalisation d'un cheminement clôturé sur le pourtour du front de taille. Dès le 14 octobre, le parking est donc interdit d'accès, et ce jusqu'à la fin novembre, date de fin du chantier.
Les travaux doivent permettre de protéger le font de taille, lequel s'érode très rapidement en raison de la surfréquentation. En l'absence de passage humain, le sable va davantage rester en place, déplacé principalement par le vent et la pluie, et les plantes vont progressivement le recouvrir et venir le fixer grâce à leurs racines. Le retour de la végétation et l'absence de dérangement permettra aussi à la faune de recoloniser le site. Par ailleurs, les grès pourront être sauvegardés. Ces roches du haut de la butte qui s'écroulent les unes après les autres ont en réalité une grande importance géologique. Elles sont les témoins d'une mangrove préhistorique et présentent, dans leur formation, des traces de palmiers fossilisé. Malheureusement, ignorant ces aspects, certains visiteurs les considèrent comme des assises ou des places de barbecue idéales, quand d'autres y gravent leur amour ou particpent à des concours d'éboulis...Et ce sont 50 millions d'années d'histoire qui disparaissent en même temps.
Cette mise en défens nous aidera donc à protéger efficacement le site et à participer à la conservation de son patrimoine naturel et géologique. Que les amoureux du site ne s'y trompent pas, les clôtures ne vont pas le dénaturer mais plutôt lui rendre sa fonction première d'espace naturel, support d'écosystème et lieu d'une vie foisonnante et diversifiée.
Les suivis scientifiques prévus cette année et les années prochaines nous permettront de mesurer ce retour de la biodiversité sur le site. Nous vous tiendrons évidemment au courant !